[Lecture performative] Arpentage

Le spectateur émancipé - Rancière / Photo : V. Laban
Le spectateur émancipé - Rancière
4 février 2019

Les étudiants du parcours Le fond de l’air, cycle 1 sont invités à participer à une série de rendez-vous en partenariat avec la Manufacture CDCN.

Le 4 février 2019, rendez-vous #3, les étudiants participeront à une lecture performative, un arpentage*  autour de l'ouvrage "le spectateur émancipé" de Jacques Rancière. 
Ce rendez-vous entre dans le cadre des Facultés du regard dédié à la question du spectateur.

"L'émancipation du spectateur, c'est alors l'affirmation de sa capacité de voir ce qu'il voit et de savoir quoi en penser et quoi en faire"
Jacques Rancière.

* Arpentage : méthode de lecture collective issue de la culture ouvrière (cercle ouvrier) puis réutilisée par les praticiens de l’entrainement mental pendant la seconde guerre mondiale par des résistants (autour de Dumazedier), diffusée plus largement par Peuple et Culture, mouvement d’éducation populaire, à partir des années 1950. cf  http://la-trouvaille.org/arpentage/
L'arpentage permet une lecture augmentée. En effet, nous ne cherchons pas à faire un résumé de la lecture (ou le fameux thèse/antithèse/synthèse) mais à faire du lien avec nos pratiques, à les questionner, à être critique sur les idées de l'auteur-trice, à en débattre en groupe.... Tout ça co-construit du savoir, permet de se l'approprier. cf http://miramap.org/IMG/pdf/l_arpentage.pdf


« Celui qui voit ne sait pas voir » : cette présupposition traverse notre histoire, de la caverne platonicienne à la dénonciation de la société du spectacle. Elle est commune au philosophe qui veut que chacun soit à sa place et aux révolutionnaires qui veulent arracher les dominés aux illusions qui les y maintiennent. Certains emploient explications subtiles ou installations spectaculaires pour montrer aux aveugles ce qu'ils ne voient pas. D'autres veulent couper le mal à sa racine en transformant le spectacle en action et le spectateur en homme agissant. Les études réunies ici opposent à ces deux stratégies une simple hypothèse : le fait de voir ne comporte aucune infirmité ; la transformation en spectateurs de ceux qui étaient voués aux contraintes et aux hiérarchies de l'action a pu contribuer à bouleverser les positions sociales ; et la dénonciation de l'homme aliéné par l'excès des images a d'abord été la réponse de l'ordre dominant à ce désordre. L'émancipation du spectateur, c'est alors l'affirmation de sa capacité de voir ce qu'il voit et de savoir quoi en penser et quoi en faire. En examinant quelques formes et débats de l'art contemporain, ce livre tente de répondre aux questions : qu'entendre par art politique ou politique de l'art ? Où en sommes-nous avec la tradition de l'art critique et avec le désir de mettre l'art dans la vie ? Comment la critique militante de la marchandise et de l'image est-elle devenue l'affirmation mélancolique de leur toute-puissance ou la dénonciation réactionnaire de l'« homme démocratique » ?
Le Spectateur émancipé. Jacques Rancière 

Type d'actualité