DNSEP ART 2021 - Charles Berriot
"J’ai créé une installation « Coeur porcelaine en quarantaine » qui s’apparente au fragment d’un décor domestique étrange, afin de tisser la métaphore du domicile comme identité sociale, mais aussi comme regard observateur sur la société contemporaine, en utilisant l’idée du confinement et de ses influences sur nos vies, même si ça n’a fait qu’exacerber un sentiment que je pouvais ressentir avant. Le sujet se déplace dans une temporalité figée mais un figé « frais ». Des objets ordinaires qui racontent par échos une histoire ou témoignent d’un moment passé. C’est l’idée du portrait par l’objet. Des interprétations sculpturales de situations en reconstituant une version minimisée d'un événement tel qu'il se déroule dans un lieu commun, afin de donner corps à une mythologie personnelle. Tout est un peu au même niveau d’intérêt et d’importance. La même déception de la vie quotidienne. Chaque objet réalisé est choisi spécifiquement sans prétention d’être une représentation exacte de mon appartement mais plutôt un zoom d’éléments, une cartographie personnelle d’éléments qui me semblent pertinents et importants par rapport à l’histoire et ce qu’ils racontent. Pas forcément la solitude, même si elle existe mais plutôt l’introspection. Penser avec frayeur à un avenir peu sûr depuis un présent précaire. Je suis fasciné par la manière dont nous recherchons de plus en plus des solutions du jour au lendemain à des problèmes complexes comme le stress, l’angoisse, qui nécessitent sans aucun doute un peu plus de travail intérieur que certains accessoires superficiels et autres distractions. L’envie de rester à distance du monde. Un monde du dedans, un état ambivalent qui touche à l’ennui et à la fatigue. Ma pratique de l’écriture m’a permis de construire ce récit et d’intégrer mes dispositifs sculpturaux. La rédaction du mémoire étant une porte d’entrée à mon installation."
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