[Workshop #1] Performance « Ès place pubis » avec Céline Ahond

World Wants Words, Public Fiction - Los Angeles, 2013, © photo Céline Ahond / Charlie Jeffery
World Wants Words, Public Fiction - Los Angeles, 2013, © photo Céline Ahond / Charlie Jeffery
du 11 au 15 octobre 2021

[Workshop Performance] « Ès place pubis » avec Céline Ahond

Ce workshop de pratique artistique invite l’étudiant.e tant à confirmer qu'à s'essayer à la pratique de la performance. Nous mettons en jeu nos singularités dans des bâtiments et l'espace public à partir des recherches en cours, de protocoles et de la connaissance d’exemples historiques.
Nous abordons l'ebabx et ses alentours dans une dimension ouverte du contexte premier : que signifie «Être-là, pour faire signe, son et sens ?».
Nos points de vue se situent dans un cadre : un territoire, un temps, un espace.
Performer va nous faire décaler cette réalité de quelques degrés : nous allons nous déplacer jusqu'à l'intérieur de nous même par la rencontre : celle qui ouvre un champ des possibles qui ne se refermera pas. L'adresse dans ce workshop est celle d'une légitimité qui s'encre dans le rapport au réel : celui du respect des singularités.
Nos présences dans ce commun qui crée du sens mettent en oeuvre des transformations par l'écoute du corps de chacun.e. Entendre, nommer et voir ensemble ce que nous inventons à plusieurs, va répondre aux problématiques concrètes, théoriques et pragmatiques actuelles. Au même titre que la rencontre avec un spectateur reste une nécessité pour un artiste, notre rencontre artiste - étudiant.e est à considérer. Le rapport à une technique n’a de sens que dans une prise en compte de la forme de l’adresse : «D’où je parle et à qui je m’adresse et pour dire quoi ?» est la question partagée avec les étudiant.es, c’est avec elle que nous sommes ni dans un rapport d’autorité ni de complaisance, mais dans le partage des outils de réflexion et d’analyse d’une écriture contemporaine de nos voix et nos corps que nous mettons en relation et en résonance.
Ainsi apprendre à prendre la parole pour l'incarner par le médium de la performance s’entend largement et toutes les propositions et partis pris singuliers de forme artistique seront encouragés.

Les lieux choisis pour réaliser chaque proposition des étudiant.es accueillent chaque corps et deviennent des espaces mis en voix, en action, en mouvement, et cela dans un large champ des possibles. Tous les moyens et les outils seront envisageables : les connaissances théoriques, des textes, des citations, les pratiques fondamentales du dessin, de la couleur, la peinture, le volume, la photographie, la vidéo, le documentaire, l'écriture, l'autobiographie, la danse : toutes actions mises en perspective par le geste, le mouvement, l’adresse, la présence, le récit et la narration seront encouragées.

Ensemble et dans l'énergie de notre groupe de 5 jours, nous questionnons le «Est-ce parler est une écriture du corps ?» Nous veillons à la cohérence d’un engagement entre le fond et la forme des propositions et interrogeons les notions de partition de performance, d’interprétation, de lecture.

Ainsi, notre dialogue prend en mains notre contemporanéité et via des enjeux historiques nous nous interrogeons dans une mise en perspective nécessaire : plus que dépasser des impasses nous traiterons des impensés. Nous faisons nôtre, l'outil théorique, capable d'accueillir les enjeux corporels d'un engagement physique, social, artistique et performatif. La place de théoricien, que nous inventerons avec soin et exigence par nos prises de parole et nos écritures, via l'incarnation du faire oeuvre avec, sera celle qui donne courage à porter une démarche artistique décloisonnant les gestes de la pensée théorique en actes pratiques.

Une attention particulière est alors portée "aux images" concrètes de ce qui prend soin de tout ce qui arrive : des rêves, des espoirs, des regrets, des projets pourront constituer la matière même de ce workshop tout comme se construit le fait de parler en déterminant la langue. Tout comme l’expérience de nos corps dans un contexte, ici celui d'une école d'art, détermine le fonctionnement de la transmission, la pédagogie détermine les idées et leur réalisation en acte. Alors la pensée et l’imaginaire rendus possibles par ce workshop se définissent par une expérience pratique des conditions nécessaires à la lecture d'une époque en transformation. S’il est possible d’exprimer le bleu du ciel c’est qu’il a sa raison d’être. Il ne s’agit pas que de designer des images mais bien d’incarner ce qui aurait pu ne pas être vu. Ce qui fait lien entre chaque participant.e ; chaque proposition, chaque pratique, nos histoires et nos regards sur un et des mondes, nos paroles échangées demeurent atemporels et sont toujours le reflet de ce qui persévère.

Nous organisons pour se dire "au revoir" un temps de restitution collectif, visite guidée où toutes les interventions sont mises en écho pour s'hashtaguer les unes avec les autres : #lilith #louisemichel #didiereribon #marilynmonroe #pasolini #moniquewittig #colettemagny #delphineseyrig #annesylvestre #jeanneferventsalva #camilleducellier #pedromorais #albertinesarrazin #dorothtallison #edouardlouis #kathyacker #bellhooks #audrelorde #guillaumedustan #angeladavis #donnaharaway #silviafederici #rihanna #roxanegay #dianearbus #gertrudestein #anaïsnin #nangoldin #agnesvarda #ellafitzgerald #marcelineloridanivens #catherinebreillat #jeangenet #marcovidal #ovidie #grisélidisréal #antoinedagata #maiaizzofoulquier #nellyarcan #virginiedespentes #adelehaenel #racheleborghi #zarrabonheur #chaprieur #samboursier #paulbpreciado #gaylerubin #patcalifa #maboulasoumahoro #alainguiraudie #ninasimone #johngiorno #billieholiday #ninahagen #spicegirls #nikidesaintphalle #beyonce #sappho #ladygaga #britneyspears #ayanakamura #wejdene #kenyarkana #nickiminaj #madonna
 


Céline Ahond

La pratique artistique de Céline Ahond réside en une multiplicité de rencontres de l’Autre, de rendez-vous où l’art et la vie se fondent et se confondent. On pourrait dire que son travail s’opère précisément dans l’altérité et ébauche des réponses aux questions suivantes : « Qui sommes-nous, ensemble ? », « Qu’est-ce qui nous lie, là ? », et bien, tout ce qui nous lie c’est la vie vécue et survécue dont Céline Ahond déplace le périmètre d’action dans l’espace de création, et qui par renversement, ramène l’art à la réalité. Prenant comme point d’appui la réalité contextuelle, Céline Ahond joue sur les interstices entre les formes, les images et les mots et ouvre un territoire pour l’invention d’un langage. Cette résistance, dans la confiance et la réciprocité partagées, est celle de la connivence où la singularité de chacun est en prise directe avec des points de vue qui nous déplacent. Céline Ahond redéfinît toujours les cadres d’échanges et accueille un dialogue par cet «être là » du fabriquer des liens encore inconnus : ceux-là mêmes du faire oeuvre. 

Type d'actualité