[Workshop] Philippe Rekacewicz, Géographe, cartographe et information designer
Plateforme design, cycle 2, Master Design
Atelier de cartographie dite sensible, ou sensorielle, ou encore expérimentaleC’est un atelier de cartographie dite sensible, ou sensorielle, ou encore expérimentale pendant lequel je propose de mener deux « exercices cartographiques », l’un en studio, l’autre à l’extérieur. On parle de cartographie « sensible » autant qu’elle donne la priorité à l’expérience personnelle (soit en utilisant leur mémoire, soit en restituant leur ressenti du terrain) :
Il s’agit de la cartographie de nos parcours de vie, de notre empreinte dans l’espace et dans le temps dans un lieu, une région, un pays ou même le monde entier. On se proposera de restituer sous forme de représentation visuelle - cartographique ou simplement graphique - un corpus d’information primaire constitué de nos souvenirs, de notre mémoire des lieux, de la mémoire de notre histoire. C’est l’exercice de « la carte d’identité », ou pour reprendre l’expression de Florence Troin, chercheuse au CNRS, une « une carte qui dit quelque chose de nous »
Nous pourrons aussi d’autre part travailler sur une observation/restitution d’un espace donné (nous choisirons par exemple un quartier de Bordeaux emblématique, qui offre des problématiques de développement intéressantes (par exemple autour de la gare), pour en faire une cartographie synthétique (donc pas trop dans le détail) qui représentera la première couche. La deuxième étape de cet exercice consiste à créer une deuxième couche, celle de « l’utopie », où les participants pourraient imaginer quels types de changements urbains, de transformations des infrastructures urbaines (qui manqueraient) mènerait à une ville « utopique », grandement améliorée, « corrigeant » les « défauts » de la ville existante.
Avant de de se lancer dans ses exercices pratiques, il y aura une ou deux séances d’introduction, plus théoriques, où nous reviendrons sur une réflexion de l’approche cartographique du monde, un rappel du protocole de production de la carte en cinq phases, de l’intention à l’image finale, et enfin une introduction à l’épistémologie des principes fondamentaux de la sémiologie graphique, de la géométrie et du mouvement dynamique, en d’autre terme ce qu’il faut savoir de la science des formes pour fabriquer une carte (ou une représentation graphique de quelque chose).
____
Philippe Rekacewicz
Géographe, cartographe et information designer Philippe Rekacewicz est diplômé de géographie à la Sorbonne en 1988. Il devient rapidement un collaborateur permanent du mensuel Le Monde diplomatique qu’il quitte en 2014. À partir de 1996, il dirige le département cartographique d’une unité délocalisée en Norvège du PNUE, le GRID-Arendal, dont un des objectifs est d’évaluer et cartographier les problèmes environnementaux en lien avec les questions de sécurité humaine. Durant une de ses missions dans le Caucase, il participe à la réalisation d’un documentaire, Voyage au centre de la carte, réalisé par Véronique Gauvin, qui a été diffusé sur France 5 en 2009. Intéressé par les rapports entre cartographie, art, science et politique, il collabore depuis 2006 à divers projets artistiques à travers l’Europe. Il mène aussi divers projets liés au mouvement de la « cartographie radicale et expérimentale », en particulier dans l’exploration des écritures sensibles. Il fonde le site visionscarto.net avec Philippe Rivière qu’il coanime avec un groupe de chercheuses, chercheurs et artistes. Il est le co-auteur du livre « Cartographie radicale : explorations » paru aux Éditions La Découverte à Paris en octobre 2021. Il est aujourd’hui chercheur associé au département des sciences sociales de l’université de Wageningen aux Pays-Bas.
