Boussiron Xavier

Xavier Boussiron

Il est toujours resté méfiant quant à la thésaurisation (aussi aberrante, incompréhensible que vicieuse) de l’art. Méfiant aussi à l’égard d’une production inflationniste au kilomètre d’objets « mobiliers » encombrant les coins d’ateliers,  les réserves de musée, et plus récemment les places publiques. Il recourt à des pratiques multiples (édition, expositions, spectacle, concert), mais c’est la musique qui s’impose à Boussiron comme forme de prédilection. La musique élargie, avec ses genres même les plus narratifs, comme forme pour parler de l’informe ou de l’informulable qui hante la Chose de l’Art. Car au fond, l’art est une chose de facile à faire mais de plutôt difficile à dire. Avec la musique, on est toujours à deux pas de la réalité et de ses humeurs ; pas très loin, donc.

Il édite son premier disque « Rien qu’un coeur de poulet » où il donne une interprétation instrumentale et primitive des chansons de Roy Orbison. Ce disque fait étrangement sensation auprès d’artistes d’obédience diverses (Mike Kelley, Dominique Gonzalez-Foerster, Claudia Triozzi, Stéphane Bérard, Marie-Pierre Brébant, Christophe Salengro…) avec lesquels il collaborera sous des formes diverses. Sa discographie compte aujourd’hui une douzaine d’albums où l’on croise aussi bien Belà Bartòk que Bo Diddley. Il se produit régulièrement en concert sous le nom « Les mains de Boussiron ». En 1998, il conçoit l’exposition « Paintings on the rocks / Musiques de la carte du tendre » présentée au Capc musée à Bordeaux.
En 2004, il crée le concert-illustré live « Menace de mort et son orchestre » aux Laboratoire d’Aubervilliers.
Il compose aussi les bandes originales pour les films « Le roi de l’évasion » (2010) et « Viens je t’emmène » (2022) réalisé par Alain Guiraudie.

Sa collaboration la plus retentissante est celle qu’il poursuivra à partir de 1998 avec la compagnie du Zerep, fondée par Sophie Perez, avec laquelle il conçoit et écrit une trentaine de spectacles et performances qui seront présentées dans des théâtres et festival en France (Théâtre National de Chaillot, Centre Beaubourg-Pompidou, Théâtre du Rond-point…) et en Europe. Autre collaboration au long cours, celle qu’il mène depuis 2005 avec Arnaud Labelle-Rojoux. C’est une sorte de série, dont les épisodes s’enchainent irrégulièrement dans le temps, et à géométrie variable (expositions, concert, éditions…) intitulé « Manifeste de la passion triste ». À l’occasion du dernier épisode en date « Étant damnés », présenté à la galerie Loevenbruck à Paris en janvier 2021, il présente le film « Los Confinados », dont le disque de la bande originale sera publiée dans la foulée.

On connaît le penchant de Xavier Boussiron pour les mondes parallèles (et les mentalités qui les distinguent souvent) et le devoir de mémoire (qui échappe rarement à la spectacularisation des esprits).
D’après lui, l’art n’est pas une fonction mais un état.

Il est sorti diplomé (DNSEP) des Beaux-arts de Bordeaux en 1992.

https://xavierboussiron.bandcamp.com/
https://compagnieduzerep.fr/
https://loevenbruck.com/single.php?type=exposition&id=4267