[Exposition] Flux Multi-Réseaux

FLUX MULTI-RESEAUX
du 11 au 21 juillet 2024

exposition FLUX MULTI-RESEAUX

Fin du programme de professionnalisation Circuit-Court, porté par l’ebabx école supérieure des beaux-arts de Bordeaux, à destination des artistes diplômé·e·s des écoles d’art du Grand Huit, réseau des écoles supérieures d’art et de design publiques de la Nouvelle-Aquitaine.

avec Boram CHOI, Manon COUSIGNÉ, Nayun EOM, Eva GEORGY, Jessica GUEZ, Jonas LAMOLIATTE, Yantong LIU, et Seobin PARK

du 11 au 21 juillet 2024
à l’Hôtel Ragueneau, 71 rue du Loup, Bordeaux
du mercredi au dimanche de 14h à 20h

vernissage jeudi 11 juillet à partir de 18h30
soirée de performances samedi 13 juillet 
- 19h : Eva Georgy (durée 20 min)
- 20h : Jessica Guez (durée 20 min)
&
- 21h : petit verre


Les artistes de l’exposition Flux Multi-Réseaux s’intéressent à la construction d’espaces autonomes et alternatifs aux récits dominants, sans délaisser pour autant la réflexion critique sur les infrastructures et l’économie matérielle qui nous conditionne. Peut-on se réapproprier la culture technique et l’imaginaire des matériaux qui sous-tendent nos subjectivités ? Puisque ces structures se matérialisent dans nos corps et nos désirs, peut-on poursuivre une histoire des techniques portée par une culture masculiniste liée au mythe de la puissance ?

Lors de chantiers urbains, nous croisons souvent un langage énigmatique de flèches, chiffres et symboles, tracées à même le goudron des rues avec de l’aérosol fluorescent. Ces hiéroglyphes urbains désignés de « marquage-piquetage » rendent visibles les « multi-réseaux » souterrains de conducteurs d’énergie et de données qui sous-tendent nos vies quotidiennes. Contrastant avec nos représentations évanescentes de la fluidité de réseaux virtuels, où la technique agirait presque comme par magie, ces marquages au sol nous rappellent la dimension très concrète et matérielle des infra-sctructures derrière nos écrans, nos habitats, nos lieux d’exposition.    

De la même manière, un mot s’est répandu ces dernières années dans nos conversations quand nous cherchons à analyser un problème : « C’est structurel ». Il nous rappelle qu’au-delà de nos actions ou intentions individuelles, pour engager un changement de nos comportements, notre langage et nos imaginaires, il est indispensable d’élargir la réflexion à la manière dont ils se forgent dans une dynamique collective.


Eva Georgy fabrique des dispositifs de présentation, où il est question autant de l’organisation du vivant que des enjeux communautaires liés à l’eau.

Dans son installation-performance, Jessica Guez déploie une auto-fiction au sein de l’architecture balnéaire, hantée par le souvenir des vivant.es et des non-vivant.es.

Jonas Lamoliatte s’intéresse aux représentations télévisuelles du sport, se focalisant sur l’histoire d’Eric Moussambani, nageur guinéen devenu ici une icône qui transgresse les divisions entre amateur.trices et professionnel.les.

Nayun Eom concentre son attention sur les infrastructures sous-jacentes au lieu d’exposition, pendant son sommeil. Est-ce qu’un espace vide continue d'exister ?

Dans ses peintures, Yantong Liu réinvente le portrait de famille à travers les relations inter-espèces. Est-ce que nous sommes seul.es quand nous cohabitons en permanence avec des formes de vie non-humaines, des insectes, des plantes, des chats ?

Boram Choi essaie de désencadrer un monde dystopique : cela se traduit matériellement par une peinture intégrant des éléments et des gestes liés à la vie quotidienne, que ce soit du tissu, des tapis en paille, de l’argile ou du silicone.

En partant de l’écriture poétique, Seobin Park agence de manière fragmentaire les mots et les matériaux. Comment expliquer que nous arrivons à charger affectivement des objets produits à échelle industrielle ?

Dans ses bijoux, Manon Cousigné emprunte parfois au vocabulaire issu de la psychologie - le pli, le nœud, le miroir - tout en ré-employant certains matériaux issus de l’industrie et une gamme chromatique provenant du chantier.


Dans leurs pratiques, les artistes de cette exposition nous rappellent que l’énergie en circulation dans les infrastructures collectives, les matériaux ou les circuits de production en série, sont constitués de fragilités, voire d’erreurs, d’affects et de désirs. Face à l’autorité optimale des systèmes, iels nous rappellent la possibilité de trembler.

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