[Conférence] Nino Laisné, artiste cinéaste et musicien
Lundi 11 mars 2019 à 10h à l’amphithéâtre de l’EBABX
7 rue des Beaux-Arts, 33800 Bordeaux
. entrée libre
A l’occasion de la représentation de son spectacle Romances inciertos, un autre Orlando au Théâtre des 4 saisons à Gradignan le 14 mars 2019, l’EBABX et le Parcours Ecoutez-voir, cycle 1 invitent Nino Laisné, artiste cinéaste et musicien, diplômé de l’EBABX pour une conférence.
Il suivra également par RDV, les étudiants qui se sont inscrits à cette rencontre, en salle Sous-Sainte-Croix, entre 14h-18h
+ Jeudi 14 Mars : Romances inciertos, un autre Orlando
Nino Laisné et François Chaignaud
Théâtre des 4 Saisons Gradignan pour les étudiants inscrits
Nino Laisné développe depuis plusieurs années un univers singulier dans lequel l’image a une place privilégiée. Que ce soit dans ses photographies ou dans ses réalisations filmées, l’artiste ne se cantonne pas à un langage. Empreintes d’étrangeté ses œuvres se déploient en dialogue avec d’autres medium comme le cinéma et la musique mais aussi à travers des éléments historiques et sociologiques, l’art, les traditions populaires, le cabaret et l’opéra. Ce sont ces va-et-vient, plus ou moins visibles, mais aussi l’importance de la culture hispanophone qui font des recherches artistiques de Nino Laisné un ensemble riche et délicieusement inclassable. L’artiste constitue donc son univers plastique avec les vocables du septième art et du spectacle, crée des dialogues avec le son plutôt qu’avec le verbe. Ses oeuvres jouent notamment de cette interpénétration et cristallisent ce glissement d’un genre à l’autre, d’une réalité plébéienne à la fiction ou l’inverse. (Émilie Flory) Ses projets l’ont amené à exposer dans de nombreux pays tel le Portugal, l’Allemagne, la Suisse, l’Egypte, la Chine ou encore l’Argentine. Il est régulièrement invité à produire de nouvelles pièces lors de résidences de création (FRAC Franche-Comté, Park in Progress à Chypre et en Espagne, Pollen à Monflanquin). Ses récents projets vidéos sont également présentés dans des salles de cinéma et festivals, dont le FID Marseille, la FIAC Paris, le Papay Gyro Nights Festival de Hong Kong, le Festival Internacional de Cinema de Toluca et le Festival Periferias de Huesca. Il est membre de l’Académie de France à Madrid pour l’année 2016-2017, résident de la Casa de Velázquez. En 2017, après quatre ans de recherches, il crée le spectacle Romances inciertos, un autre Orlando, en collaboration avec François Chaignaud qui sera présenté au Cloître des Célestins dans le cadre du Festival d’Avignon et qui bénéficiera d’une tournée internationale.
Romances inciertos est un estuaire, un delta. Une zone difficilement situable sur les cartes, à la confluence de musiques espagnoles de tradition à la fois orale et “savante”, qui inspirent des danses, des poèmes et des récits dont les héroïnes jouent des rôles qui ne sont pas les leurs.Y apparaissent successivement la Doncella Guerrera, qui nous emmène, dans un contexte médiéval, sur les traces d’une jeune fille partie à la guerre sous les traits d’un homme ; le San Miguel de Garcia Lorca, archange voluptueux et objet de dévotion, aussi orné que douloureux, porté lors des processions ritualisées de la Semana Santa ; et la Tarara, gitane andalouse qui, après un amour déçu, oscille entre mysticisme et séduction, et cache une secrète androgynie. L’histoire de ces personnages, pris dans un mouvement perpétuel de métamorphose, d’ambiguïté, d’imposture entêtée, et d’indécision embrasée se reflète dans le destin même des mélodies qui leur sont attribuées. Comme un souvenir d’opéra-ballet en trois actes, Romances inciertos met en scène ces deux trajectoires : la renaissance des personnages qui n’ont d’autre choix que de transformer le réel à la mesure de leur désir – et l’infinie mutation de motifs musicaux à travers les siècles. Par l’épreuve du chant et de la danse, cet autre Orlando, porté par les musiciens, se lance dans une forme d’épopée dont les métamorphoses incessantes n’assouvissent jamais la quête d’un idéal. (Nino Laisné, François Chaignaud en complicité avec Célia Houdart).