[Journée d'études] Objets orphelins et musées à l’ère décoloniale

Objets orphelins et musées à l’ère décoloniale - graphisme : Quentin Martial - Visuel : Eunhye Kim, Chimère, 2024
Objets orphelins et musées à l’ère décoloniale - graphisme : Quentin Martial - Visuel : Eunhye Kim, Chimère, 2024
vendredi 28 Mars 2025

[Journée d'études] Objets orphelins et musées à l’ère décoloniale
au Théâtre Les Avant-postes,
3 Rue Beyssac, 33800 Bordeaux, France

Journée organisée par l’ebabx et le musée des Arts décoratifs et du Design (madd-Bordeaux),
avec la collaboration de l’artiste Claire Malrieux

Sur une proposition du Séminaire Out_in, Master Design
Journée d'études ouverte à toutes et à tous 
sur inscription à la demi-journée
-> réservation auprès de h.squarcioni@ebabx.fr


9h-12h45 : Les musées face au doute
14h30-18h : Quels objets, quelles histoires, comment, pour qui ? 

Téléchargez le programme de la journée


Ainsi que les interventions de : 

  • Thierry Bonnot, anthropologue, chargé de recherches au CNRS 
  • Emilie Duhoux-Salaberry, directrice des musées d’Angoulême 
  • Franck Houndégla, scénographe, designer et docteur en architecture 
  • Katia Kukawka, directrice-adjointe du Musée d’Aquitaine (Bordeaux) 
  • Claire Malrieux, artiste, enseignante à la HEAR (Strasbourg) 
  • Magali Nachtergael, critique d’art et commissaire d’exposition, professeure à l’Université Bordeaux Montaigne 
  • Étienne Tornier, responsable des collections modernes et contemporaines du madd-bordeaux 
  • et l’oeuvre de Mathieu Kleyebe Abonnenc Secteur IX B 
     

L’évènement est proposé dans le cadre séminaire Out_In dirigé par les enseignant·e·s Camille de Singly et Jean-Charles Zébo, avec les étudiant·e·s du Master Design[s] Irène Auburtin, Justine Aupée, Célia Benard, Bénédicte Bonpunt, Tom Cantot, Siyu Chen, Lise Gardien, Pauline Hervouet, Orane Iturria, Grace Kalunzodi, Eunhye Kim, Lisa Landoni, Louis Le Berre, Nell Legras, Juliana Lozano, Andréa Madeleneau, Quentin Martial, Marie-Charlotte Mézière, Maïsha Mwepu, Subin Park, Jeanne Petit, Eva Rouzeau, Valentine Saint-Martin. 


Quand le masque en ivoire de la reine Idia devient porte-parole des premières demandes de restitution des oeuvres du continent africain, elle est sa propre messagère, et celle de plusieurs centaines de milliers d’objets présentés dans les musées européens. Quand la bibliothèque Carlton d’Ettore Sottsass base son arborescence sur la combinaison de motifs aztèques, la fonction rangement est mineure, et majeure est la convocation d’un autre monde à l’intérieur de nos intimités. Plus largement, tout objet, toute image émet du sens, même si ce sens est faible, même si l’émissivité est imperceptible, même si nous ne sommes pas en mesure de la capter. Et la raison première de leur existence est peut-être là. 


Les objets cherchent à nous interpeller à propos de leur provenance, de leur histoire, de leur façon d’habiter le monde ; et sans doute n’utilise-t-on pas cet échange à sa juste valeur. Peut-on alors qualifier d’orphelins des objets que nous ne considérons pas dans ce qu’ils nous transmettent ? Des objets détachés de toute parentalité, de toute culture ? Des morceaux d’un paysage qui ne sont plus enracinés dans un pays, une civilisation, une communauté culturelle ? Et cela vaut autant pour des objets déportés par la force que pour des objets transportés dans un circuit économique conventionnel mais qui ont perdu toute signification.


En 1999, dans une exposition consacrée au design, la conservatrice du musée des arts décoratifs de Bordeaux Jacqueline Du Pasquier posait la question suivante : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? ». Cette interrogation prend tout son sens quand vingt ans plus tard, un vaste mouvement mondial décolonial vise à repenser entièrement la manière dont les musées montrent, éclairent, partagent leur collection, voire choisissent d’en restituer une partie.


Cette journée d’études porte sur notre capacité à dialoguer avec ces objets et ces images dans le contexte des musées aujourd’hui, au moment où les équipes du madd-bordeaux repensent le parcours des collections permanentes, elle veut mettre en dialogue différentes institutions qui travaillent sur la nature profonde de ces objets, leur conservation et leur médiation.


Cette journée d’études s’appuie sur une collaboration avec l’artiste Claire Malrieux, dont l’oeuvre SpeakBlue est soutenue par le madd-bordeaux et sera présentée, à sa réouverture, au sein du parcours des collections permanentes. Nourrie d’une multitude de sources textuelles, SpeakBlue fait entendre aux visiteurs l’histoire fantôme de ce lieu et des objets qu’il abrite. Cet ensemble de langages hétérogènes aborde une réflexion sur les collections du musée, questionnant les modalités du pouvoir et l’espace des marges, de la décolonialité à l’intelligence artificielle. Autant de paroles médiatiques, documentaires ou poétiques qui contribuent à faire entendre une histoire décentralisée.


Contacts : 

ebabx : Hélène Squarcioni, Responsable communication(h.squarcioni@ebabx.fr)

madd-bordeaux : Carine Dall’Agnol, Responsable communication(c.dallagnol@mairie-bordeaux.fr)

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