[WORKSHOP] Sur la Grève en Feu avec Lou-Andréa Lassalle et Rémi Groussin, artistes
+ samedi 29 novembre 2025 performance collective publique autour de la Fontaine du square Dom Bedos, Bordeaux dans le cadre du groupe de travail QueerrRing Ecologies, cycle 2, Master Art
Lou-Andréa Lassalle-Villaroya
Née en 1987 à Toulouse, vit et travaille à Bordeaux.
En 2021 Lou-Andréa a entamé une résidence de recherche autour de la fausse grotte qui l’a amenée vers l’univers théorique du paysagisme et sa vision théâtralisante de l’espace extérieur. Elle construit en parallèle une oeuvre participative avec le village de Solférino mêlant passé historique et légendes des Landes dans le cadre de la Forêt d’art contemporain. Ce processus d’ingestion du réel retraduit en fiction pour proposer de nouvelle formes plastiques - relatant souvent la volonté de flirter avec le folklore - est une constante du travail de Lou-Andréa. Ses oeuvres ne sont jamais tout à fait figées et participent d’un récit global dont elle travaille sans cesse les formes au gré des projets et des propositions.
Performances, dessins, maquettes, etc. quelques soient les médiums, l’oeuvre de Lou-Andréa Lassalle-Villaroya entrouvre des passages entre plusieurs dimensions. Au cours de ses performances, comme dans ses expositions, elle orchestre des rites et des processions aux titres faisant écho à des cérémonies fictives se tenant dans des sociétés secrètes.
Rémi Groussin
Né en 1987 à Lille, vit et travaille à Toulouse.
A la suite de son DNSEP obtenu à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse en 2010, il débute une succession de résidences artistiques au sein desquelles son travail se déploie autour des notions de contexte, d’architecture et d’espace : les Ateliers Astérides à Marseille, la Villa du Lavoir à Paris, la Malterie à Lille, Kulturamt et Höherweg 271 à Düsseldorf, ou encore Est-Nord-Est au Canada, etc.
Dans son travail, l’artiste réemploie des éléments d’enseignes publicitaires destinés aux rebuts pour concevoir des installations qui tendent à s’adapter aux contextes des lieux dans lesquelles elles s’intègrent ; générant un travail de mise à l’échelle en regard de la géographie, de l’architecture ou encore de la fonctionnalité des bâtiments. L’usage de l’enseigne lumineuse entend alors éclairer le contexte autant que le contexte tend à éclairer l’enseigne.
Sur la grève en feu
Au croisement de la scénographie et de l’installation, les artistes Rémi Groussin et Lou-Andréa Lassalle-Villaroya investissent l’espace public bordelais et proposent pour les Journées européennes du patrimoine et du matrimoine 2025, Sur la grève en feu. Ce projet protéiforme, évolutif, est ancré dans le square Dom Bedos et plus spécifiquement dans l’angle caché entre l’école des Beaux-Arts de Bordeaux et la salle Vitez, où survit une fontaine du XVIII℮ siècle. Cette fontaine, dernier témoignage des vastes jardins vivriers qui s’étendaient au sud de l’abbaye bénédictine de Bordeaux, est adossée à l’ancien rempart de la ville. Elle surprend par ses admirables proportions et la qualité de son décor. A la manière d’un grand retable baroque, elle comporte une niche inscrite dans une travée corinthienne qu’encadrent deux ailerons. Cette composition de plein air en pierre de taille évoque l’art des jardins italiens et sa théâtralité s’affirme par l’emploi d’obélisques, de pots à feu ou de la grande coquille, puisés dans le répertoire de l’architecture du début du XVIIIème siècle.
Le square Dom Bedos devient donc le contexte référentiel de cette proposition artistique, conçue comme un opéra en trois actes, trois configurations, trois moments où se rencontrent sculptures, lumière, temps performatifs et publics. Les artistes, chacun.e dans leur démarche singulière, insufflent à cette installation leur vision personnelle, tout en restant attentifs aux caractéristiques de l’espace qu’ils investissent. Leurs formes s’imprègnent des éléments architecturaux et organiques alentour : motifs ornementaux, reflets de l’eau, jeux d’ombre et de lumière. C’est aussi un laboratoire collaboratif pour construire différentes formes, élaborer des dispositifs modulaires et performatifs.
Pour les Journées européennes du patrimoine et du matrimoine 2025, les artistes proposent l’Acte II, qui fait suite au premier acte qui s’est déroulé en mai dernier, à l’issue de plusieurs mois de travail de recherche et de production. Cette journée spéciale permet aux visiteur.euse.s et aux curieux.euses de venir (re)découvrir cet espace sous le prisme de la création contemporaine. Le public est accueilli par les artistes et une médiatrice, afin de comprendre l’histoire du lieu, ainsi que la démarche artistique. En fin de journée, le spectacle commence. Les performances seront rythmées par les effets de son, de lumière, le ballet des corps des artistes en train d’activer et de construire. L’installation se déploie comme un terrain d’expérimentation, l’espace devient ambiance, lieu de transfiguration. Il ne s’agit plus de simuler ou de reproduire, mais de faire advenir, de créer un espace-temps où l’expérience sensible s’insinue.
Enfin, en novembre, un dernier événement viendra clôturer les mois de réflexions et d’expérimentations autour de cette grève en feu. Sans être une synthèse ni une redite, le dernier acte sera chargé de nouvelles visions, de potentialités ouvertes et généreuses grâce à la participation des élèves de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux.
