À l’occasion de la Saison France–Brésil 2025, l’école supérieure des beaux-arts de Bordeaux et le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA s’associent pour proposer un après-midi de conférences consacrée aux modernités artistiques brésiliennes et à leurs résonances contemporaines.
COLLOQUE
MODERNITES BRESILIENNES
ENTRE ART ET MUSIQUE
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RDV le jeudi 11 décembre 2025
de 14h à minuit
14h : conférences au Frac Nouvelle-Aquitaine MECA, 5 Parvis Corto Maltese, Bordeaux
18h : une exposition à la galerie ebabx, 1 rue des étables, Bordeaux
21h : un concert au Central do Brasil, 6 rue du Port, Bordeaux
Accès libre sans réservation
-> Programme ci-dessous
sur une proposition de
Charles Gautier (théoricien du graphisme et sciences humaines)
et Nicolas Milhé (artiste),
référents recherche à l'ebabx
Croisant arts visuels, musique, littérature et histoire culturelle, cette rencontre entend éclairer les multiples façons dont les artistes brésiliens ont pensé — et pensent encore — les rapports entre création, société et expérimentations formelles.
Intitulé Modernités brésiliennes : entre art et musique, le colloque réunit trois spécialistes des scènes artistiques et culturelles du Brésil.
À travers leurs approches complémentaires, il s’agira de retracer les circulations entre pratiques expérimentales, engagements politiques, imaginaires littéraires et héritages modernistes, tout en interrogeant la manière dont ces enjeux sont perçus et travaillés depuis la France.
La rencontre s’ouvrira avec Mario Ramiro, artiste multimédia et professeur à l’Université de São Paulo, qui proposera une vue d’ensemble des interactions entre art et musique au Brésil, en écho à l’exposition Art et rock, samba, tropicália, pop présentée à la Galerie de l’ebabx.
Il sera suivi par Ilana Heineberg, maîtresse de conférences à l’Université Bordeaux Montaigne, qui réexplorera le concept d’anthropophagie et ses potentialités décoloniales dans la compréhension du Brésil contemporain.
Enfin, Tiago Mesquita, historien de l’art et critique, analysera la trajectoire de l’art expérimental brésilien depuis l’après-guerre, ses promesses, ses ruptures et les tensions qui continuent de structurer les débats esthétiques actuels.
En offrant un espace de dialogue entre recherches universitaires, pratiques artistiques et perspectives internationales, cet événement propose un regard renouvelé sur les continuités et les transformations de la création brésilienne.
À la suite des conférences, nous vous donnons rendez-vous à la Galerie ebabx pour découvrir l’exposition de l’artiste Mario Ramiro, accompagnée d’autres réjouissances musicales avec l’artiste Ricardo Carioba.
/ PROGRAMME /
Modernités brésiliennes : entre art et musique
Jeudi 11 décembre 2025
Lieu : auditorium Frac Nouvelle Aquitaine MÉCA
14h00-17h30
14h00
Introduction
14h15
Mario Ramiro La musique des artistes au Brésil – Aperçu des interactions entre art et musique dans la culture brésilienne
15h00
Ilana Heineberg Toujours anthropophages ? Lectures pour approcher le Brésil contemporain depuis la France
15h45
Tiago Mesquita L’ordre du temps : l’insertion problématique de l’art expérimental brésilien
16h30
Fin des conférences et départ à la « Galerie Ebabx »
*
Lieu : Galerie ebabx
18h00
Art et rock, samba, tropicália, pop
Exposition de Mario Ramiro
*
Lieu : Central do Brasil
21h00
Ricardo Carioba / Live
DJ set - Carte blanche Medusyne
/ CONFERENCES ET INVITES /
—> Mario Ramiro
Conférence
La musique des artistes au Brésil – Aperçu des interactions entre art et musique dans la culture brésilienne
Dans le cadre des activités de l’exposition Art et rock, samba, tropicália, pop, qui présente un panorama audiovisuel des relations entre art et musique au Brésil, l’artiste et professeur Mario Ramiro donnera une conférence consacrée à la production d’artistes et de groupes d’artistes présents dans l’exposition à la Galerie de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux.
Bio
Artiste multimédia et professeur, Mario Ramiro développe un travail qui englobe les interventions urbaines, les réseaux de télécommunication, la sculpture, l’installation, la photographie et l’art sonore. Titulaire d’un master en photographie et nouveaux médias (Université des Arts et des Médias de Cologne, Allemagne) et d’un doctorat en arts visuels (Université de São Paulo), il enseigne et coordonne actuellement le programme de troisième cycle en arts visuels à l’École de Communication et des Arts de cette même université.
—> Ilana Heineberg
Toujours anthropophages ?
Lectures pour approcher le Brésil contemporain depuis la France Le concept d’anthropophagie, formulé en 1928 au sein du mouvement moderniste brésilien, s’est imposé comme une métaphore centrale de l’identité culturelle brésilienne. Présent dans la musique (Tropicália), le cinéma (Cinema Novo), la littérature et les arts, il reste un prisme fécond pour interroger le Brésil contemporain. La conférence explorera la pertinence actuelle de cette métaphore et sa portée décoloniale, à travers l’analyse de traductions récentes de romans brésiliens abordant le racisme, le passé colonial, les inégalités sociales, les questions de genre, les peuples autochtones et l’Amazonie. Elle proposera également des pistes de lecture pour mieux appréhender les imaginaires contemporains du Brésil depuis la France.
Bio
Ilana Heineberg est Maîtresse de Conférences en littérature brésilienne à l’Université Bordeaux Montaigne, rattachée au laboratoire AMERIBER. Spécialiste de la littérature brésilienne contemporaine, ses travaux portent sur la traduction, la mémoire, les circulations culturelles et les approches postcoloniales. Elle a dirigé ou co-dirigé plusieurs publications collectives, notamment Visions décentrées des études culturelles (2019) et Déclinaisons post/dé/coloniales en contextes de langue portugaise (2022).
—> Tiago Mesquita
L’ordre du temps : l’insertion problématique de l’art expérimental brésilien
Après la Seconde Guerre mondiale, la production artistique brésilienne a exploré de nouveaux formats et modes d’engagement avec le spectateur, cherchant à radicaliser ses procédés. Les expérimentations d’artistes tels que Lygia Clark, Lygia Pape, Willys de Castro et les poètes concrets du groupe ont reformulé la perception et le sens de l’objet artistique. Le coup d’État de 1964 et la dictature civilo-militaire ont bouleversé cet élan : la promesse constructive a été remise en question, de même que l’horizon d’émancipation moderniste. L’art brésilien a alors entrepris une réévaluation critique des notions de dépendance, de sous-développement et de modernisation, dialogue toujours vivant dans les pratiques contemporaines. Cette présentation retrace ce parcours à travers une analyse d’œuvres emblématiques et des tensions qui traversent encore l’histoire de la modernité artistique au Brésil.
—> Ricardo Carioba
Ricardo Carioba est un artiste visuel et sonore brésilien dont le travail explore les relations entre lumière, son, image et espace. Formé aux arts visuels à São Paulo, il développe depuis les années 2000 une œuvre où installations, vidéos, sculptures et dispositifs sonores construisent des environnements perceptifs immersifs. Ses recherches s’inscrivent dans l’héritage de l’abstraction brésilienne tout en en déplaçant les codes : en jouant sur les intervalles, les rythmes lumineux et les textures sonores, il cherche à perturber les habitudes de perception et à créer des espaces sensibles non discursifs. Ricardo Carioba a présenté ses œuvres dans différentes institutions et espaces indépendants au Brésil et à l’international. Son travail, souvent minimaliste et expérimental, interroge la manière dont la lumière et le son agissent comme matériaux sculpturaux et comme vecteurs d’expérience.
Actuellement basé entre São Paulo et l’Europe, il poursuit une pratique où recherche formelle et réflexion critique sur les dispositifs perceptifs se nourrissent mutuellement.
