Parrinello Juliette

DNSEP Design 2020 Juliette Parrinello © Juliette Parrinello
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Plateforme Master Design

Images 01 à 05
« Détournements »

Son travail, de manière générale, reflète un équilibre entre audace et retenue. Les détournements sont plutôt pour elle le lieu de l’audace.
C’est déplorable, mais le sein féminin incarne notamment tout le mépris que la société projette sur les femmes. Et la façon dont les seins ont successivement été voilés ou dévoilés, tout au long du XXe siècle en particulier, est d’ailleurs très signifiante vis-à-vis de l’évolution du statut et de la condition des femmes dans la société. C’est aujourd’hui encore le cas.
Une femme sans soutien-gorge sous ses vêtements (nobra) aura tendance à être cataloguée comme une fille facile, ou une femme indécente.
De même, le sein féminin nu est systématiquement ou presque, censuré sur les réseaux sociaux, parce qu’automatiquement jugé impudique par l’algorithme. En ce sens, le sein incarne aussi toute une série de traumatismes ou de situations traumatisantes pour une femme.
Des actes sur lesquels aujourd’hui encore il semble difficile, ou proscrit, de poser les mots justes : le complexe, la cicatrice du cancer, l’ablation ou la mastectomie, les humiliations publiques, l’avortement, l’agression sexuelle, le viol. Le féminicide, ou le contrôle ultime sur l’esprit et le corps de la femme : l’acte de la tuer.
Ce corps-objet, hypersexualisé à différentes échelles, et ces situations traumatisantes et/ou discriminantes, c’est les dénoncer, et c'est ce qu'elle entreprend en détournant ces images produites par l’industrie de la publicité et de la culture visuelle en général.
Parce que les femmes ne sont pas ce que les diktats de la mode et de la beauté, ce que les publicités et les publicitaires, ce que les réseaux sociaux et leurs algorithmes, ni même ce que leurs compagnons parfois, en font.
En remaniant et bousculant ces images, elle cherche à déconstruire cette culture du sexisme, du machisme, de la misogynie, du patriarcat, du mâle gaze, qui impose aux individus — spectateurs passifs, peut-être même complices et acteurs — une vision soit idéalisée, soit dégradante, mais dans tous les cas faussée, du corps donc du statut de la femme.
Dans l’édition 2020 du calendrier Aubade (02), (comme dans les précédentes éditions d’ailleurs), la femme y est totalement dépossédée de son corps — objectifié, réduit à une paire de seins ou de fesses qui, à défaut d’être des organes sexuels, représentent malgré tout aux yeux de la majorité des occidentaux des ornements sexuels.
Pour ébranler ces images et ces cadrages, elle transforme les « Leçons de séduction » originales de la marque de lingerie — sexistes auprès des deux genres sans exception — par des slogans Femen incisifs, crus et forts.
Ainsi, elle emprunte ces images existantes de manière à expurger certains mensonges, à révéler ce qui est caché, à ne pas être dupes des messages qu’on nous donne à voir.

Images 06 à 11 
« Dispositifs de diffusion »

Aujourd’hui, il y a donc des défaillances dans notre système — à l’échelle mondiale — et il est de notre responsabilité collective de faire en sorte de conscientiser, de changer les choses activement.
Le « #metoo » a amorcé une réelle prise de conscience, une libération de la parole des femmes.
Ainsi, pour apporter ma contribution à ce contexte culturel, social et peut-être même politique avant tout, elle construit des signes — universels — en phase avec cette libération.
D’abord avec ces individus-tétons (06) qui nous/vous font face et regardent notre présent, notre actualité. Une actualité qui n’est pas très belle à voir. Elle a notamment imaginé la série « Nipples » (07 > 09), un alphabet de formes basé sur des représentations de seins féminins.
Cet alphabet au vocabulaire graphique relativement doux (couleurs, formes), expurgé de toute violence, n’en reste toutefois pas moins un discours combatif. Derrière ces formes, spécifiquement nettoyées de cette violence, celle-ci est bien réelle.
Mais elle fait le choix de s'illustrer dans cet univers pop et coloré parce qu'elle souhaite créer et délivrer des messages positifs ;et parce que le sein — voilé ou dévoilé — au-delà de ces défaillances et traumatismes évoqués, et au-delà d’une forme de militantisme assurément percutante, c’est aussi le symbole de la maternité et de la vie, de la tendresse et de la douceur, du burlesque et de l’érotisme, du féminisme dans sa définition la plus noble : de l’égalité.
À travers ces visuels — déclinés sous différents formats (cartes postales, autocollants, collages dans les rues) eux-mêmes motivés par les idées nécessaires de transmission et de diffusion — elle revendique l’universalité, la mixité, sans distinction de genre, ni d’aucune spécificité.
De la même, façon, les « Seins de Jardin » (10 ; 11) — petites sculptures de pâte à sel peintes et vernies — émanent de cette envie de rendre son travail accessible à toutes et à tous.  


Son instagram : @jyliettt


Mémoire Juliette Parrinello

Mémoire Master Art mention Design
Année 5

Titre : SEINS
Sous-titre : Enquête d'une ex-complexée du buste

Directeurs de mémoire : Didier Lechenne et Camille de Singly

Imprimé à l’ebabx
Atelier technique imprimerie
Façonnage : dos carré-collé - finition sérigraphie sur couverture

> en consultation à la bibliothèque de l’ebabx

Année
2020
Diplôme
DNSEP
Option
Art mention Design